Voir la cathédrale Notre-Dame de Paris, joyau de l’architecture gothique, en proie aux flammes restera une image gravée au fer rouge dans l’esprit de beaucoup de Français, une image douloureuse, une image d’une infinie tristesse. Le texte relatif à sa reconstruction, qui est passé à un rythme express à l’Assemblée nationale, reste incomplet et inadapté, fait dans la précipitation. Béatrice Descamps avait fait plusieurs propositions : garantir « l’artisanat vernaculaire », c’est-à-dire l’utilisation de matériaux nobles et naturels, adaptés à la rénovation d’un bâtiment historique, garantir les fonds destinés au patrimoine locaux des territoires, introduire les représentants de la défense du patrimoine dans l’établissement public visant à mener la reconstruction de la cathédrale, et privilégier les entreprises et artisans français et européens pour effectuer les travaux de réparation et rénovation. Malgré le soutien de parlementaires LREM sur certains points, ces suggestions n’ont pas été retenues. Le texte est malheureusement fait dans la précipitation et risque de ne pas privilégier la qualité des travaux. Reconstruire, c’est bien ; reconstruire bien, c’est mieux.
