La vie de nos communes

Mobilisations et grèves contre la réforme des retraites

Ces derniers jours ont été marqués par une mobilisation extrêmement forte, à compter du jeudi 5 décembre, pour s’opposer à la prochaine réforme du régime de retraites. Il serait toutefois schématique de penser que les personnes descendues dans la rue dans toute la France ont des revendications qui vont toutes dans le même sens. En effet, il y a ceux qui protestent contre le projet de système de retraite à points, ceux qui craignent de voir leur pension baisser, ceux qui défendent leurs régimes spéciaux, ceux qui trouvent déjà que les pensions sont trop basses, ceux qui veulent protéger leurs pensions, ceux qui cotisent beaucoup pour n’obtenir finalement que des pensions médiocres, ceux qui voient l’âge de la retraite reculer à mesure que leur carrière avance et qui en viennent à se demander s’ils auront l’occasion d’en bénéficier, ceux qui poursuivent ce jour-là une lutte déjà engagée depuis longtemps et ceux qui souhaitent montrer leur opposition à la politique globale du gouvernement en se joignant à un mouvement qu’ils souhaitent historique. Au milieu de ces intérêts parfois contradictoires, il y a aussi ceux qui ne comptaient pas faire grève, mais qui n’ont pas pu aller travailler, parce qu’ils n’avaient aucun moyen de se rendre sur leur lieu de travail ou parce que l’école de leurs enfants a gardé ses portes closes.

La grève est un droit fondamental de notre République et il n’est en aucun cas acceptable que le fait de manifester soit reproché à qui que ce soit.

En tant qu’élue, je crois à la bienveillance, à la tolérance, et au respect. Nous avons pu voir, à travers les intérêts contradictoires dont je parlais plus haut, se dresser parfois des personnes contre d’autres : les actifs contre les retraités, les grévistes contre les non-grévistes, les citoyens contre les médias, ou encore contre certaines catégories professionnelles accusées de cumuler les privilèges au dépens des autres. Cette atmosphère est regrettable et ne saurait conduire à des solutions constructives et apaisées. J’appelle donc avant tout au rétablissement du dialogue et à la prise en compte de toutes les difficultés, misères, et injustices.

Il est aussi faux de dire que tout ce qu’entreprend le gouvernement est souhaitable que d’affirmer que tout ce qu’il propose est à rejeter. Les oppositions systématiques comme les soutiens aveugles ne mènent à rien. On l’a vu, compris, le pays doit s’adapter aux enjeux qui sont et seront les siens, à un monde qui change, à des défis qui s’imposent. On l’a également vu, compris, les Français sont globalement mécontents, et ils manifestent leur colère et leurs inquiétudes depuis plus d’un an. Je refuse de croire que ces deux conclusions ne peuvent pas mener à une résolution commune. Je refuse de croire qu’il n’y a pas de solution.

Face à la nécessité de prendre à bras le corps le problème des retraites qui se pose, on le sait, depuis des décennies, et qui va s’aggraver, on ne peut pas blâmer le gouvernement de vouloir réformer. Il me semble important, au vu de la complexité de la situation, de privilégier le recul et la réflexion. Certaines catégories professionnelles s’inquiètent et s’interrogent, tout à fait légitimement. Nous avons besoin de davantage de clarté et de projection, afin d’avoir une vision réaliste de la proposition du gouvernent. À ce titre, j’attends les cas-types annoncés ainsi que le futur simulateur gouvernemental qui permettra à chacun d’avoir une projection fiable de sa situation et à nous tous d’avoir une vision plus claire du système de retraite proposé pour nos enfants.

 

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