La vie de nos communes

Table Ronde sur l'Environnement : comment agir ?

Régulièrement, j'organise à Valenciennes, au sein de ma circonscription, des tables rondes thématiques ayant pour objectif d'échanger de façon constructive pour faire avancer la réflexion sur un sujet d'actualité, en s'enrichissant des remarques, suggestions et idées de chacun, dans une véritable démarche de démocratie participative.

La cinquième table ronde s'est tenue à Valenciennes le 10 février 2020 autour de cette question très importante :

=> Environnement : comment agir ? <==

Plus de 70 personnes ont répondu à l'appel et sont venues témoigner de leur expérience, proposer leurs idées, donner leur regard sur les actions à mener en faveur de l'environnement autour de quatre échelles définies :

-> Comment agir à la maison ?

-> Comment agir collectivement ? (collectifs, associations)

-> Comment agir en tant que décideurs ? (élus, collectivités)

-> Comment agir en tant qu'agriculteurs ?

La présence d'un public très nombreux et particulièrement investi a permis de créer de vrais moments de débats, dans la construction, dans le respect, et de proposer des pistes solides et intéressantes, grâce également à l'aide précieuse de Patrick Valois, vice-président du Département du Nord en charge de l'Environnement et de la Ruralité, qui a eu la gentillesse de répondre favorablement à mon invitation.

 

TABLE RONDE : Comment agir pour l’environnement ?

Table ronde du 10 février 2020

Personnes présentes : 70

Intervenant :

Patrick Valois, vice-président du Département du Nord chargé de l’Environnement et de la Ruralité

Public :

Membres d’associations -> Nettoyons nos Routes, Osons la Nature

Élus municipaux, élus communautaires, membres du Conseil des Seniors de Valenciennes, membres du Conseil de Développement

Membres de la Chambre économique des Jeunes, membres de la C2RI de Valenciennes

Agriculteurs, entreprises (Hydram)

Syndicats (CFDT)

Responsables de la maison de quartier Beaujardin

Citoyens

 

Introduction de Béatrice Descamps

Mme Descamps remercie les participants pour leur présence et rappelle l’esprit dans lequel sont organisées les tables rondes : l’échange, le retour d’expérience, l’écoute.

Afin de toucher le plus de sujets possibles sur cette thématique très large, Mme Descamps explique que les débats s’organiseront autour de 4 ateliers correspondant peu ou prou aux questions suivantes :

  • Comment agir à la maison ?
  • Comment agir collectivement ? (associations, collectifs…)
  • Comment agir en tant qu’agriculteurs ?
  • Comment agir en tant que décideurs ?

Elle annonce la venue de Patrick Valois, vice-président du Département du Nord chargé de l’Environnement et de la Ruralité, qui participera à chaque atelier afin de donner son éclairage et son opinion sur les remarques et idées soulevées.

 

Échanges en quatre groupes de travail

Comment agir à la maison ? (env.15 personnes)

Cette table ronde a notamment discuté des habitudes quotidiennes à prendre pour tendre vers la réduction des déchets ménagers, la favorisation des circuits courts, ou encore la fabrication artisanale de produits alimentaires et ménagers.

De toute évidence, la société dans laquelle nous évoluons a un problème de « suremballage » auquel le zéro-déchet essaie de répondre. Comment y parvenir, comment les réduire ?

L’un des premiers pas, c’est le recours aux épiceries en vrac, ce qui permet aussi de renouer le lien avec le commerçant. Le vrac a la réputation d’être plus onéreux, mais ce coût est compensé par le fait que le gaspillage est fortement réduit (nécessité de gérer ses stocks, nécessité de connaître ses besoins précis). Bien sûr, les mentalités doivent évoluer ; il faut notamment pour gérer sa frustration et accepter d’avoir moins de choix que dans un supermarché.

Les participants évoquent d’autres idées à mettre en place progressivement : revenir au compost pour « rendre à la terre », préparer ses plats en avance pour éviter le gaspillage et la nourriture industrielle.

La règle des 5R est évoquée : Refuser, Réduire, Recycler, Réutiliser, Réparer. On note d’ailleurs la création d’associations et d’entreprises qui se spécialisent dans le recyclage et la réparation d’objets, afin de faire perdre le réflexe de jeter pour racheter du neuf.

Manger autrement, consommer autrement, mieux se déplacer. Quand on prend la peine de changer ses habitudes, on y trouve au final un gain d’argent, un gain de temps et un renforcement du lien social.

 

Comment agir collectivement ? (env.20 personnes)

La défense de l’environnement passe par le changement de tendances et d’automatismes qui se sont ancrés dans nos comportements. Que ce soit le jet de mégots de cigarettes ou les dépôts sauvages de déchets, il faut créer un maillage pour changer à longue échéance les mauvaises habitudes que les êtres humains ont prises.

Il est important d’interpeller les élus pour combattre ces problématiques sensibles et faire en sorte que les gens de bonne volonté s’unissent afin de montrer l’exemple, car c’est par l’exemple qu’on obtiendra les changements espérés.

Revenir en arrière dans les mentalités nécessite humilité et patience.  

 

Comment agir en tant que décideurs ? (env. 20 personnes)

Cette table ronde a décomposé ses débats en plusieurs thématiques : les déchets, la pollution de l’air et la pollution de l’eau.

Les participants ont noté une absence d’harmonisation de couleurs et de tailles entre les bacs destinés à l’enlèvement des ordures, que ce soit d’une intercommunalité à l’autre, d’une région à l’autre, d’un intervenant à l’autre. Il serait donc judicieux d’harmoniser les couleurs et les tailles des bacs à l’échelle nationale.

Le groupe de travail préconise également de faire évoluer les consignes sur les emballages, permettant notamment de les simplifier et de les préciser (exemple de la bouteille en plastique, où il faut trier à part le bouchon, le corps de la bouteille et l’étiquette, qu’il faut nettoyer ou non). Cela permettrait également d’harmoniser les consignes d’enlèvement.

Par ailleurs, le groupe note que la taxe d’enlèvement des ordures est souvent étroitement liée à la taxe foncière, ce qui est particulièrement handicapant pour les personnes seules vivant dans une grande habitation, car alors qu’elles ne produisent que peu de déchets, elles s’acquittent d’une taxe d’enlèvement des ordures disproportionnée.

La Chambre économique des Jeunes est en train de mettre en place une application mobile pour faciliter le tri.

Le groupe évoque l’idée de réduire les emballages plastiques non-recyclables au niveau des administrations et institutions, ou encore limiter voire interdire l’utilisation de lingettes. Il propose également de travailler avec les secteurs professionnels afin d’éviter les dépôts sauvages et le dépôt de gravats, en imaginant par exemple un système de compensation financière pour les entreprises vertueuses.

Concernant la pollution de l’air, le groupe propose de :

  • Taxer les transporteurs étrangers ;
  • Développer ou simplement mieux entretenir les pistes cyclables (soulever le problème des compétences sur l’emprise des routes, qui freine les aménagements) ;
  • Développer les moyens de transports alternatifs, mettre en place des transports en commun « verts » (hybrides par exemple) ou mieux organiser les réseaux de bus (pour transporter les salariés par exemple).

Les participants ont l’idée d’imposer aux bailleurs sociaux de mettre en place des récupérateurs d’eau de pluie.

Le groupe suggère également de renforcer les formations afin de sensibiliser les enfants à ces questions au sein de l’Éducation nationale.

 

Comment agir en tant qu'agriculteurs ? (env. 15 personnes)

Les agriculteurs ont évoqué notamment la perte de considération dont leur métier fait l’objet alors qu’un amalgame est régulièrement fait entre malbouffe, pollution et agriculture (« l’agriculteur empoisonneur »).

Les agriculteurs se défendent vivement de vouloir risquer la santé des Français alors même qu’ils les fournissent en nourriture au quotidien, en restant très attachés à la qualité de leurs produits.  

Les zones de non-traitement, dont on fait beaucoup mention dans l’actualité, nécessitent des études pour que leur efficacité les justifie pleinement. Les agriculteurs respectent scrupuleusement des horaires d’épandage évitant la volatilité des produits. Le simple fait que l’eau du robinet, dans le Nord-Pas-de-Calais, soit d’excellente qualité est la preuve que les agriculteurs ne polluent pas les nappes phréatiques.

Il est nécessaire d’améliorer la communication entre les agriculteurs et les consommateurs, de renouer le dialogue. Pour les agriculteurs, cela peut passer par l’ouverture des fermes, par l’organisation de foires. Ils sont convaincus que si le consommateur les voit travailler, il comprendra qu’ils sont eux aussi particulièrement sensibles à la question de l’environnement.

 

INTERVENTION DE PATRICK VALOIS

Patrick Valois salue tout d’abord le « bel exemple de démocratie participative » que représente cette table ronde et les 70 personnes venues y participer. C’est la preuve qu’il s’agit là d’un sujet central qui interpelle toutes les générations.

Le Département est mobilisé sur ces problématiques, à travers sa politique environnementale notamment. Il est important que les collectivités soient vertueuses, même si chacun a sa propre conscience environnementale.

La société de l’hyperconsommation nous a amenés à des excès. La réponse que nous avons se trouve dans des « gestes de bon sens » qui sont en réalité les gestes d’autrefois.

À l’échelle du département, les collèges sont des laboratoires du développement durable. 95% des collèges fonctionnent en circuit court, grâce à l’approvisionnement local.

On constate des abus dans les administrations auxquels il faut être vigilants.

Le Département a par exemple mis en place une politique volontariste de boisement. Chaque année, il a besoin de près de 600 poteaux de bois, qu’il se procure en Isère pour près de 160€ HT. L’idée est à terme d’utiliser nos propres forêts (700 ha sur le département !).

De même, il faut lutter contre une artificialisation trop intensive des terres. Le Département encourage la réhabilitation de logements (100 000 logements vacants dans le département !) plutôt que la construction de logements neufs qui occupent des terres agricoles.

 

CONCLUSION DE BEATRICE DESCAMPS

Mme Béatrice Descamps remercie vivement Patrick Valois pour sa venue et son implication, ainsi que chacun des participants pour leur excellent travail, leurs échanges de qualité, leurs idées constructives et pertinentes.

Ce qui se joue avec la défense de l’environnement n’est pas un moindre enjeu : c’est tout simplement l’avenir de nos enfants et nos petits-enfants et nous devons tous être conscients et impliqués. Ce soir, les participants de la table ronde ont prouvé que les habitants du Valenciennois étaient concernés par cette problématique de premier plan.

 

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