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Tribune pour les artisans et les petits commerçants

Tribune pour les artisans et petits commerçants

Au moment où notre pays se fige, nos artisans et petits commerçants tentent désespérément de survivre alors même qu’ils ne bénéficient pas du second volet du fonds de solidarité s’élevant à 10 000 euros. Ils sont pourtant le cœur battant de nos territoires et de la France et subissent des politiques publiques inadaptées et éloignées de la réalité du petit commerce.

Le fonds de solidarité de 1 500 euros et l’exonération fiscale de 30% adressée aux bailleurs abandonnant leur loyer ne sont pas suffisants, nombreux sont déjà les bailleurs à avoir refusé cette exonération. S’en tenir à ces mesurettes, c’est nier la réalité pragmatique à laquelle sont confrontés nos artisans et nos petits commerçants dans la crise que nous traversons.

Le système de « commande & retrait » idolâtré et ressassé de manière fastidieuse dans la presse et par les différents acteurs à l’œuvre est présenté comme la solution miracle pour la survie de nos petits commerces. Pourtant, nos commerces coulent. L’engouement autour du système de « commande & retrait » est rapidement redescendu face aux réalités du commerce local. Au-delà de la barrière technologique et la fracture numérique à l’œuvre sur notre territoire, l’appétence et le temps manquent pour nos commerçants comme pour les clients. La virtualisation des commerces est bien souvent plus coûteuse que le gain.

Non, tous les commerces ne se prêtent pas à ce nouveau marché virtuel car on ne navigue pas sur le web comme on se promène en centre-ville ; on ne consomme pas sur internet comme on achète dans les commerces locaux. Qu’en est-il des boutiques « coup de cœur » où l’on rentre sans avoir d'idée prédéfinie ? Ignorer cette réalité, c’est ignorer des milliers de Français.

Ce dispositif ne compensera jamais, un tant soit peu, les pertes liées aux fermetures des établissements, son effet est marginal.  Le « commande & retrait » généralisé n’est pas une solution adaptée et ne rapporte que quelques centaines d’euros mensuels à des commerçants qui ont besoin de dix fois plus pour se maintenir. Ils ne peuvent ni se payer, ni payer leurs employés, leur loyer, encore moins leurs fournisseurs ainsi que tous les frais afférents.

Il n’est pas question ici de blâmer l’offre commerciale présente sur le web mais de préserver nos commerçants et le charme des petites boutiques de nos centres-villes, cœur de notre économie et du rayonnement français. Il est indispensable d’aider les petits commerces comme les enseignes de restauration, d’hôtellerie et les bars.

La proximité est souvent synonyme de clairvoyance : donnons la compétence aux régions, aux Préfets et aux chambres consulaires, CCI, CMA en lien avec Bercy pour un contrôle efficient et une mise en œuvre juste et ancrée dans nos territoires de cette nouvelle dynamique.

Ne cédons pas aux querelles idéologiques mais entamons plutôt une réflexion sur la réalité du petit commerce et les retombées qu’il subit à la suite de la crise que nous traversons. Cernés par les dettes qui s’accumulent et sans entrée financière pour les compenser, les petits commerces ont besoin de cette éligibilité au second volet du fonds de solidarité. Il est question de survie et il y a urgence.

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